Titre VF : La petite danseuse de quatorze ans
Auteur : Camille Laurens
Editions Stock, 2017.
Genre : Essai, Historique, Rentrée Littéraire 2017
» La sculpture est un métier d’aveugle. » Degas
Résumé :
» Elle est célèbre dans le monde entier mais combien connaissent son nom ? On peut admirer sa silhouette à Washington, Paris, Londres, New York, Dresde ou Copenhague, mais où est sa tombe ? On ne sait que son âge, quatorze ans, et le travail qu’elle faisait, car c’était déjà un travail, à cet âge où nos enfants vont à l’école. Dans les années 1880, elle dansait comme petit rat à l’Opéra de Paris, et ce qui fait souvent rêver nos petites filles n’était pas un rêve pour elle, pas l’âge heureux de notre jeunesse. Elle a été renvoyée après quelques années de labeur, le directeur en a eu assez de ses absences à répétition. C’est qu’elle avait un autre métier, et même deux, parce que les quelques sous gagnés à l’Opéra ne suffisaient pas à la nourrir, elle ni sa famille. Elle était modèle, elle posait pour des peintres ou des sculpteurs. Parmi eux il y avait Edgar Degas. »
Avis :
» Déranger pour donner à penser, assurer à l’art une fonction critique, le mettre au service de la vérité, fût-elle cruelle : telles sont les visées d’Edgar Degas, et son extrême modernité. »
La petite danseuse de quatorze ans, sculpture de Degas, décriée, encensée mais surtout mystérieuse, traverse les époques et suscite toujours autant de curiosité. Avec cet essai, Camille Laurens part à la recherche de l’identité du modèle. La quatrième est trompeuse, et ce n’est pas un récit fictionnel sur la petite danseuse que nous suivons mais bien une recherche sur ce que cette sculpture dit de l’œuvre de Degas, de son époque et surtout de cette inconnue qui servie de modèle.
Cette sculpture à toujours fascinée Camille Laurens, qui à force de la regarder à voulu partir à la recherche de l’identité mais surtout du quotidien du modèle. Elle nous entraîne avec elle dans cette quête fascinante et atypique. Elle revient également sur la fascination de Degas pour le monde de la danse, pour cette figure de danseuse ambivalente, à la fois gracieuse mais aussi terriblement scandaleuse. Quelle est la place de cette sculpture dans son œuvre, pourquoi tout à coup passer de la peinture à la modélisation en volume ? Que signifie vraiment cette œuvre ?
» Il s’agit bien pour Degas, avec cette sculpture, de susciter un étonnement, un choc salutaire qui ouvrent la conscience du spectateur en lui présentant non pas une œuvre élégante destinée à flatter son goût esthétique mais le drame d’une société, auquel il contribue. »
Serai-ce cela ? Degas a-t-il voulu, avec cette sculpture, donner à voir le vrai quotidien, la vraie torture d’une vie de danseuse ? Nul ne le saura jamais mais la démonstration de l’auteur avec force recherche qu’elle nous expose nous donne une partie des réponses. Petit bémol, il aurait été fort agréable de pouvoir se référencer à des images, car si certaines œuvres exposées dans cet essai sont connues de tous, les avoir face à nous lorsque l’auteur avance ses explications aurait été un plus.
Une démonstration captivante qui amorce un nouveau regard sur le travail et la personnalité de Degas. Entre récit et essai, un livre qui brouille les pistes et nous emmène dans les confins du travail de l’artiste et de la réception du public.
Un coup de cœur de la Rentrée Littéraire 2017 !
Pingback: Bilan du mois de Septembre 2017 et Dans la hotte de Charlotte | Topobiblioteca
Pingback: Index par auteur ( nom de famille ) : de L à Z | Topobiblioteca
La vie de danseuse fascine toujours, même encore aujourd’hui :).
Oui elle est ambivalente, à la fois la grâce et à cette époque l’extrême pauvreté. Une figure qui à évoluée et qui est en perpétuelle mutation, une évolution qui est retracée ici en revenant à ses origines.
effectivement, le résumé est trompeur! Je me serais attendue à quelque chose dans la veine de Tracy Chevalier. Mais une étude de Degas et de la vie de ses contemporains est aussi très intéressante! Je me souviens avoir été un peu choquée lorsque j’ai lu La Duchesse (dont un film avec keira Knightley a été tiré). Je m’attendais à une biographie romancée, alors qu’il s’agissait d’un mémoire sur ladite duchesse. Une fois que j’ai été habituée à la forme, très académique, j’ai passé un très bon moment.
C’est à ce genre auquel je m’attendais au départ et c’est pourquoi je le précise ici, afin d’avertir le lecteur. Mais c’est une lecture très enrichissante, à la fois récit historique fantasmée, mais basée sur des faits réels mais aussi une sorte d’essai sur cette figure de danseuse dans l’oeuvre de Degas. Un mélange savoureux !
Cette lecture m’apparaît très intéressante!
Je pense que c’est un livre qui pourrait te plaire =)
Je n’en doute pas!!! 🙂
C’est vrai, elle est très belle. Je note Topo!
Et dire qu’à l’époque elle a sucité une réaction de désaprobation si forte qu’il est interessant de voir commant l’art évolue avec le temps et les mentalités, ce qu’on trouvait choquant ne l’ai plus forcément ou même inversement !
C’est vrai Topo!
Pingback: Meilleures lectures de 2017 | Topobiblioteca