»Portrait d’une femme sous influence » de Louise Doughty

Titre VO : Apple tree yard (2013)
Titre VF : Portrait d’une femme sous influence
Auteur : Louise Doughty
Traduit de l’anglais par Pascale Haas.
Editions Belfond, 2014. ( éditions points 2015 )
Genre : Littérature contemporaine

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

 » Une fois qu’on a commencé à ne pas dire, on doit continuer. C’est aussi simple que ça, je crois. C’est aussi simplement que ça que votre vie devient un mensonge.  »

Résumé :
 » Assise devant les jurés, sur le banc des accusés, Yvonne Carmichael écoute impassible les avocats retracer son histoire. Celle d’une femme de cinquante-deux ans, mère et épouse dévouée, généticienne reconnue et respectée. Mais aussi celle d’une femme insatisfaite, une femme en mal de passion. L’histoire d’une rencontre de hasard, dans les couloirs de Westminster, d’une attraction immédiate, irrésistible. De retrouvailles clandestines, hâtives et torrides.
Et l’histoire de ce soir où tout à basculé.

Coupable ou innocente ? Victime séduite ou femme indigne ? La cour doit trancher.

Au travers des lettres destinées à son mystérieux amant, Yvonne tente de justifier ses actes, pour lui, pour les siens, pour elle-même. Mais comment expliquer l’irrationnel ? Qui peut juger les crimes d’une femme amoureuse ?  »

 
Mon avis :
L’histoire me semblait mystérieuse et intrigante, mais force est de constater que l’intrigue ne m’aura pas captivée plus que cela. Nous entrons dans la vie d’Yvonne, généticienne de renom, qui comparait devant la justice pour un crime ou du moins sa complicité. A côté d’elle, un certain  »tu », auquel le récit est destiné, son amant. Quel crime ont-ils commis ? Pourquoi son amant semble-t-il plus sombre qu’il tente de le paraître ? Que cache ce couple adultère ?
Beaucoup d’interrogations et de mystères dont on finit par se lasser. Malgré le sujet évoqué dans ce livre, est particulièrement bien mené, la psychologie décrite par l’auteur est très bien mise en forme, mais malheureusement ce n’est qu’une partie de l’histoire.

Les personnages m’ont été indifférents. Je n’ai pas pris plaisir à entrer dans la vie d’Yvonne, un personnage qui passe son temps dans ses rêves et ses pensées. Une femme banale que sa vie ennuie inconsciemment. Un amant plus consistant, que l’on voit malheureusement trop peu, et dont le point de vue aurait été, pour moi, beaucoup plus intéressant, ainsi, le livre aurait gagné en action et en intensité. Des personnages secondaires quasi inexistant, qui viennent plus incarner un contexte, une vie en dehors de l’adultère.
Les seuls instants où les protagonistes se révèlent vraiment, sont les passages du procès, où tout s’éclaire, lors de la dernière partie du livre. Dans les autres séquences, l’auteur s’attarde beaucoup trop dans les descriptions des trajets de la narratrice pour retrouver son amant, les noms de rues au détriment de la psychologie ou des rencontres clandestines à proprement parler. Nous n’avons donc pas l’impression de connaître les personnages, ni même le sentiment de s’attacher à eux et de vivre ces instants en leur compagnie. Nous avons une parfaite cartographie de jolis coins de Londres, idéale pour une visite touristique, mais qui comporte donc peu d’attrait pour l’intrigue, ou alors je n’ai absolument pas compris où l’auteur voulait en venir par ce biais. Certes, les couples adultérins passent la plupart du temps à trouver des endroits où se retrouver, mais c’est une part beaucoup trop présente au sein de l’histoire, n’apportant pas de déclencheur ou de retournement de situation spécifique.

En conclusion, un récit inégal, une intrigue trop descriptive et des protagonistes auxquels on ne s’attache nullement.

22 réflexions sur “ »Portrait d’une femme sous influence » de Louise Doughty

  1. Pingback: Bilan du mois d’Août 2015 et Dans la hotte de Charlotte : | Topobiblioteca

  2. Pingback: Index par auteur ( nom de famille ) : de A à K | Topobiblioteca

  3. Difficile en effet d’aimer un livre quand on ne parvient pas à s’attacher, ou au moins à s’identifier, aux personnages. On a un peu l’impression de rester en marge du récit.
    C’est dommage parce que le résumé est plutôt tentant.

  4. C’est le côté gênant de ces livres dont le résumé parle d’un truc qui ne sera révélé que bien après dans le roman… Moi ça me frustre et ça me lasse. Et je pense que comme toi ça m’empêcherait de m’attacher aux personnages. Donc je passe !

  5. « L’histoire me semblait mystérieuse et intrigante, mais force est de constater que l’intrigue ne m’aura pas captivée plus que cela. » Boum ! Dès le début, tu annonces la couleur !
    C’est étonnant le poids des descriptions des trajets alors que les psychologies des personnages ne sont pas développée…
    Je passe mon tour 🙂

Laisser un commentaire