»Les sortilèges du Tremblay » de Karine Lebert

Auteur : Karine Lebert

Editions France Loisirs, 2012. ( Également éditions De Borée, 2012 )

Genre : Roman de terroir

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 » L’horloge fut arrêtée, les miroirs voilés. Elle ouvrit la fenêtre afin que l’âme de son fils pût s’envoler et elle n’oublia pas de préparer un bol de lait pour qu’il lui fût possible de se désaltérer.  » ( p. 176 )

Résumé :

 » En Bretagne, sur plusieurs générations, une famille de dentellières dotée de pouvoirs de sorcellerie est liée par un mystérieux sortilège aux héritiers du manoir du Tremblay…

A la fin du XIXe sicèle, la jeune Dairine quitte son Irland natale pour être dentellière au manoir du Tremblay, à Cancale. Dès son arrivée dans la sombre demeure, elle sent la menace d’une malédiction. Sa rencontre avec Frédéric Le Guen, le propriétaire du domaine, va sceller son destin… En 1903, Manon, la petite-fille de Dairine, dentellière d’exception, est engagée au manoir. Immédiatement, la jeune fille tombe sous le charme de Bertrand Le Guen. Manon court-elle un danger ? Qu’est-il vraiment arrivé à Dairine ? Au Tremblay, la malédiction qui poursuit sa lignée n’a pas fini de sévir…  »

Mon avis :

L’intrigue avait de quoi me plaire ! Une immersion au cœur de la Bretagne et de ses légendes, qui entoure deux familles en les liant l’une à l’autre sur des générations. Malheureusement, je n’ai pas trouvée cette intrigue à la hauteur de mes espérances.

En effet, le gros point négatif que je trouve à l’intrigue est que les légendes et cette fameuse malédiction qui entoure les deux familles, ne prend pas assez de place. Nous ne la regardons qu’à distance, à travers des personnages qui ont tous pour but de ne pas la laisser entrer dans leur vie. Seule la mère, qui deviendra la grand-mère, sorte de gardienne de cette envie de vengeance nous la transmet. Mais c’est beaucoup trop peu, au vu de la quatrième qui se base essentiellement sur celle-ci.

 » Elle se souvenait du jour où elle avait frotté son ventre infécond contre un menhir, honteuse de se livrer à une telle pratique qui désavouait la religion et la médecine. […] Le menhir avait répondu à ses attentes, là où ses prières et remèdes s’étaient soldés par des échecs. A partir de ce moment, elle avait regardé la vie autrement : ni le curé ni le docteur ne pouvaient tout expliquer. Il existait des croyances, des superstitions, des coutumes qui prouvaient leur efficacités.  » ( p. 104 – 105 )

Les passages comme celui-ci, concernant les légendes et superstitions qui font la réputation de la région au paysage de menhir, ne sont que trop peu présent, alors que toute la vie des habitants, surtout à cette époque, milieu XXeme, est très liés à ces légendes.

Le contexte historique est bien expliqué, on sent les conséquences des guerres mondiales, et de la crise économique, sur les populations autant rurales, qu’urbaines. D’ailleurs, un certain décalage est exprimé entre les deux, le monde rural plus tourné vers l’agriculture et où la prise de liberté de la femme est vu comme une sorte de vulgarité à ré-freiner, alors que le monde urbain est centré sur les réputations et la vie mondaine. J’ai aimée ce décalage, car lorsque les deux se mêlent, les divergences d’opinion sont intéressantes à confronter.

Les personnages sont presque essentiellement féminins. Le lecteur voit au fil des générations comment la cause féminine évolue, comment les femmes commencent à acquérir de la liberté et comment le milieu rural est parfois en décalage avec le milieu urbain. Mais ce que je déplore c’est le peu de pages accordés à chaque personnage, qui force à la vitesse de l’intrigue ainsi il à été difficile de s’attacher à eux.

Le style de l’auteure est trop général, pour moi. J’ai eu l’impression qu’elle était détachée de ses personnages et de son histoire. On nous compte des faits, mais sans entrer dans les détails, cela passe pour le prologue ou l’épilogue mais je me suis lassée au milieu du livre. L’auteure utilise la 3eme personne, mais l’on ne sent pas poindre de sentiments, ce qui nous détache de l’histoire et des personnages.

Malgré tout, je n’ai pas appréciée le découpage de l’intrigue par personnages, car cela nous les distances trop. De plus l’épilogue est beaucoup trop long, cela fait plus office de chapitre que de conclusion. Ce qui est décrit dans cet épilogue, n’est pour moi pas une conclusion à l’intrigue sur la légende entre les deux familles.

En conclusion, une histoire qui aurai méritée d’être fouillée, autant dans l’écriture que dans l’intrigue.

  • Points positifs : Une immersion au cœur de la Bretagne et de ses légendes, des personnages féminins pour l’essentiel.

  • Points négatifs : La légende prend une trop petite part dans l’intrigue, le style d’écriture est trop général, les personnages peu fouillés et l’épilogue trop long.

L’auteure :

Karine Lebert est journaliste et écrivain. Les sortilèges du Tremblay est son cinquième roman, le premier édité chez France Loisirs. Ses livres sont publiés aux éditions De Borée.

Source : France Loisirs

5 réflexions sur “ »Les sortilèges du Tremblay » de Karine Lebert

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