»Une jeunesse perdue » de Jean-Marie Rouart de l’Académie Française

Titre VF : Une jeunesse perdue

Auteur : Jean-Marie Rouart de l’Académie française

Editions : Gallimard, 2017.

Genre : Littérature contemporaine

 » Je me sentais légèrement triste. J’aurais dû être plus gai. Mais n’est-ce pas toujours ainsi quand on a atteint son rêve ?  »

Résumé :

 » «Au lit, il y a les femmes fleuves, alanguies et somnolentes ; il y a les femmes fleurs, odorantes, fragiles et fades ; les femmes pieuvres, souples, silencieuses et avides, qui s’enroulent sur un corps comme autour d’une proie. Et puis, il y a les femmes tempêtes, violentes, bruyantes, acharnées au plaisir. Valentina était une femme tempête.»

Le narrateur anime une revue d’art à la réputation internationale, qui lui donne une certaine surface sociale dont il a profité jusqu’à présent pour cumuler les conquêtes amoureuses. Or voici qu’ayant atteint «l’âge de braise», le feu de la séduction n’est plus aussi fort, les jeunes femmes se détournent et lui renvoient l’image d’un homme sur le déclin…  »

Mon avis :

Attiré par le résumé au dos de la parution papier détaillant différents types de femmes, celui que l’on trouve sur internet renseigne plus sur le contenu et m’aurait moins induite en erreur…

Nous rencontrons notre narrateur, directeur d’une revue culturelle et artistique. Il fait la connaissance de Valentina, une magnifique jeune-femme russe, qui écrit malheureusement de façon peu convaincante pour être publiée, pense-t-il. Mais celle-ci va jouer sur une corde sensible auprès de notre protagoniste masculin : son charme et sa jeunesse. Qui a dit que seul le talent ouvrait les portes ?

Si les thèmes de la jeunesse, du désir et de la peur de vieillir sont universels, ils sont abordés ici de façon très abrupte. Le narrateur aime tout à tour regarder les charmantes créatures aux terrasses des cafés, mais reproche également leurs tenues affriolantes pour un homme de son âge, lui rappelant constamment sa décrépitude, dit-il.

Je pense que je serais entrée plus directement dans l’intrigue si le point de vue de Valentina avait été inséré ou celui d’Ambroise, ami perfide du narrateur dont on peine à véritablement connaître le rôle. Celui-ci étant d’ailleurs étouffé au profit des lamentations du narrateur, ce qui donne un déséquilibre au sein de l’intrigue : certains sujets prennent une place importante et d’autres auraient mérités plus d’approfondissement.

L’écriture de l’auteur est descriptive, peu de dialogue, beaucoup de réflexion afin d’entrer au cœur des soucis du personnage, cela donne une langueur qui sied au texte mais aurait mérité d’être parfois contrebalancé par d’autres points de vue.

En conclusion, des sujets universels mais traités de façon inégale donnant une histoire en demie-teinte.

12 réflexions sur “ »Une jeunesse perdue » de Jean-Marie Rouart de l’Académie Française

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  3. Je me tâtais car j’aime bien la plume de Rouart, très léchée, parfois abrupte comme tu dis mais toujours dans la sobriété… A voir… Belle plume et belle critique de ta part ! J’aurai bien aimé que tu détailles les passages que tu aurais voulu qu’il développe pour que je me fasse une meilleure idée.

    • Je ne demande qu’à réessayer !
      Valentina est une femme séductrice, une mante religieuse, une araignée tissant sa toile, on peine à démêler le vrai du faux dans ce qu’elle dit et justement j’aurai aimé avoir son point de vue à elle afin de mieux la comprendre car je pense qu’elle avait un gros potentiel. Tout comme Ambroise, ami, sans l’être vraiment. Dommage…

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